
Train
3 février 2010Assise au bord du siège, contre la paroi du train, elle sort de son sac un trousseau de clé, un paquet de mouchoir, des pastilles pour la toux, quelques papiers chiffonnés.
Elle fouille.
Elle fouille, elle ne trouve pas. Ses sourcils se froncent, des sourcils aussi noirs que ses cheveux. Leur masse brillante est retenue à la diable par des pinces et quelques mèches s'échappent. Elles volent autour de sa tête, caressent ses joues pâlies par l'hiver.
Ses mains s'agitent discrètement, plongées dans ce grand sac sans fond posé sur ses genoux. Elle se tient droite, les jambes serrées et les pieds en pointe pour offrir une plate-forme stable à ses affaires. Au sac, aux mouchoirs, aux clés, aux pastilles. Aux papiers aux allures de chiffon qu'il ne faudrait surtout pas faire tomber.
Elle continue à fouiller, les lèvres en plis, le front tendu, les coudes aux corps qui veillent à ne pas déranger ses voisins. Finalement, ses doigts fins extirpent un long étui rouge, en cuir.
Elle soupire, y range ses lunettes, allume son ipod et ferme les yeux, la tête contre la vitre du train.
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