Archive for octobre 2012

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Chaque instant

22 octobre 2012

C’est une histoire d’étages, de mots, d’envies sourdes qu’on n’entend pas, c’est l’histoire de pouvoirs abusés et de caprices orgueilleux, l’histoire de la guerre d’une journée, une histoire comme toutes les autres, celles dont on a clôt les chapitres et celles que l’on aimerait écrire, qui racontent une fatigue campée et refusant de bouger, accompagnée de cette lassitude de devoir changer, désabusée, pourquoi encore, pourquoi moi, j’ai tant voyagé pour me trouver, j’aimerai m’arrêter, et pourquoi encore, toi, pourquoi ne voyages-tu pas, toi qui n’as pas collé ton front contre les volcans d’incertitudes ou pris les armes pour défendre ce que tu es, qui tu es, et surtout vers qui tu te construits, en sérénité hors des sentiers et des habitudes ; toi qui me racontes ton histoire à travers des sourires aux dents trop blanches qui m’effraient tant elles semblent avoir emprunté leurs éclats aux froideurs des glaciers, tant au fond de tes yeux je lis cette peur tapie au fond qui ne fera jamais surface mais qui guide aujourd’hui tes gestes et tes craintes liées à demain, c’est l’histoire d’un volcan et d’un glacier qui ne pourraient prétendre, s’attendre à s’entendre ni se comprendre.

Dans l’immeuble d’en face des caméramans tournent encore le même film. Ils se font plaisir.

Que pourrais tu bien te raconter, pour rassurer tes heures ombrageuses… le savais-tu, il paraît que lorsqu’on aime chaque instant est un présent, les hommes et les dieux ne peuvent rien, contre les histoires d’espoirs racontées sur une plage noire qui nargue le ciel et le temps, un mirage dans lequel tu sombrerais et vers lequel je m’évade, les yeux dans des bleus aux reflets vert lumineux.

Nous restons devant les mêmes paysages, chacun à notre étage, nous regardons les ombres des nuages jouer avec les façades aux reflets changeants.

Chaque instant que je vis est bien présent, ancré à en mordre ma chair, viendra bien le temps de regarder en arrière où tu resteras campé dans ma fatigue et les cernes en regrets.

Et si hier perdait ses lendemains, et s’il n’y avait plus d’été, dans les fumés du volcan d’un glacier oublié, nous serons ainsi restés, chacun en manque de devenir.

Le  Dernier Présent – Alexis HK

Que pourrais-je bien te raconter
Pour rassurer tes yeux ombrageux ?
Il parait que le monde va s’arrêter sous peu
Il parait que le ciel ambitieux
Produirait trop de superstitieux
Il parait que les hommes et les dieux
Ne savent plus faire l’univers heureux
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombre est l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur de l’heure de partir
Que pourrais-je bien te raconter
Pour rassurer tes yeux ombrageux ?
Ça me fait du bien de te parler
Tant que nous sommes ici tous les deux
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombre est l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur de l’heure de s’enfuir
Nous irons vers le prochain été
En caressant les beaux souvenirs
Le temps que le temps pourra prêter
A nos enfants pour les laisser rire
Chaque instant comme dernier présent
Quand on sent que sombre est l’avenir
Chaque instant comme dernier présent
Quand je sens la peur perdre ton sourire

Alexis HK « Le dernier présent »

Sortie officielle le 17 octobre 2012

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A new Kill-Kim à savourer

22 octobre 2012

A new Kill-Kim à savourer

For the image and the text, click here : http://www.kill-kim.com/galerie.html
Les francophone sont plus que bienvenus par ici : http://www.kill-kim.fr/galerie.html

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Flots

10 octobre 2012

J’ai vu le ciel se renverser autour de ma tête et l’eau noire précipiter sur moi ses profondeurs glacées, j’ai embarqué un frêle esquif et bravé les eaux, mon regard plongé dans l’horizon mouvant au gré des courants et des bourrasques.

Mon équipière accrochée à la barre, j’ai viré de bord et empanné, tirant la voile au près du vent, les yeux rivés sur les penons et les doigts crispés sur l’écoute en doublon des taquets. Ses yeux à elle tenaient le cap, il n’y a jamais de chemin droit en mer, la route la plus sûre reste invisible, incertaine, et surprenante de détours aux savants calculs.

Nous avons volé sur les flots, la carène osant à peine s’ancrer à l’eau, nous avons souri aux nuages immenses percés de lumière, à ces ombres éblouissantes et basses nous rappelant à la fragilité de nos existences. Assises et trempées de pluie, puis debout en trapèze, le corps entre ciel et terre, pieds sur la coque et culs frôlant l’eau sombre bordée d’écume, nous avons joué avec l’apesanteur, à l’écoute de chaque frémissement et prête à réagir, lâcher ou retenir, glisser de bâbord à tribord en se plaquant au trampoline.

Il y avait une extase exutoire, et une contemplation partagée aussi, chocolat en main et les sens en vigilance du vent de terre irrégulier. Il y avait l’acceptation que les certitudes n’existent pas, que la vie va trop vite et qu’ici le temps s’arrête. L’air revient aux poumons, les questions disparaissent, le cœur s’apaise.

Faisant fit de mes peurs, je suis allée au devant de toi, Océan.

Image de Sylvain Lagarde http://mnemospection.com/blog/index134f.html