Elle se penche sur son livre posé sur la table. La lumière rebondit vers son visage, ses longs cheveux, la ligne de son cou.
Il la regarde.
Elle bouge à peine en tournant les pages, ses lèvres s’entrouvrent sur un sourire alors qu’elle s’évade, ailleurs, transportée de mots et de rêves.
Il aimerait sculpter cette scène, la graver sur un pan de marbre blanc, en dessiner la beauté en relief d’ombres sublimant la lumière, peindre son bras posé et ses doigts lissant le bord du livre. Il aimerait immortaliser cet instant sur un cliché, les reflets qui se glissent doucement le long de son corps, illuminant sa peau et des pans de tissus, laissant deviner et entre apercevoir tout en rappelant les sensations d’hier et de demain. Il brûle de garder ainsi à jamais l’image de la femme qu’il aime dans un coin de portefeuille, dans un repli de son coeur, sur un pan d’écume voyageant sur des nuages qui fonceraient vers le soleil jusqu’à s’y fondre, afin de la faire renaitre au moindre bruissement d’aile et de vent. Par ce moment simple qui veut tout dire, par cette image d’un quotidien banal, il accède à leurs rires les plus fous et heureux, à cette fougue qu’ils ont à s’aimer et à respirer l’un avec l’autre et l’un vers l’autre… c’est parce que tout cela existe qu’elle est là aujourd’hui, intemporelle, magnifique, belle, elle.
Il la regarde, la rejoint dans cette tranquille immobilité, et imprime dans son âme cet instant.
Tout à coup elle lève la tête, lui sourit lentement, puis se plonge à nouveau dans son livre.
Il la regarde.
Archive for mai 2013

Il la regarde
20 mai 2013
Joy in darkness
5 mai 2013And now I can write.
Of joy.
For there must be joy or else there would be despair. There must be joy in happiness and there must be joy in pain as well.
In the deepest hours of sorrow, when my heart breaks and I cry silently, there must be joy.
I want to be joy. Life is so hard, it burns so fast, it needs all the light it can have. I hate the pain and the sorrow, but with the hope brought by joy, I can go on.
I will always mend. And I will always reach for all the joy I can. Looking for the light birthed in spite and within the shadows.

4 ptits verres et puis s’en va
3 mai 2013Allez, faut qu’çà coule.
Elle se sert un verre, puis deux, et ralenti au troisième.
Le fauteuil bascule un peu. Elle pose ses mains sur la toile cirée rouge à liserait blanc et sourit. La lampe au dessus creuse ses rides et fatigue son visage tandis que ses doigts courent le long du haut du verre et se démangent de ne fumer.
Elle sirote, claque le verre sur la table, et vient le quatrième. Sa conversation se tait tandis qu’elle s’affaisse doucement sur son coude. Elle s’oublie jusqu’à demain. De son corps sur la table, sous la lampe, s’échappent quelques ronflottements.