Archive for the ‘photo’ Category

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Rêves de désert en bleu du ciel

22 juillet 2013

Elle se prépare au désert, à la chaleur sèche et brutale ne cédant qu’à la nuit toute aussi violente mais froide. Elle se prépare à être bousculée par les éléments et à y trouver la paix. Il y a quelque chose d’intensément apaisant à regarder le ciel et ne lui trouver ni début ni fin et que le sable en mer aux vagues immobiles comme frontière. Un géant regarde l’autre, et entre les deux le soleil et les hommes.
Son ciel ici est réduit par les arbres et les constructions des hommes, ces bâtiments carrés construits rapidement dans une logique pécuniaires ignorant l’esthétique et l’infini des ans.
Elle regarde les dessins des avions et leur danse géométrique lorsque le tracé de l’un rejoint celui du précédent, comme un baiser d’une éternelle tendresse posé sur un front endormi.
Elle songe à la brûlure du jour et les nuits grelottantes, elle a hâte tout en étant inquiète, inquiète des éléments et de ce ciel trop bleu et vide d’avion en danse de baisers.

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Le printemps impossible

15 mars 2013

Après l’hiver vinrent les jours sombres. Le printemps était là, peinant sa charge de pluie aplatie par les vents. Autour de lui la renaissance se préparait, un murmure précédant le changement coulait en flots ininterrompu et annonçait le soleil.
Il s’accrochait à la Seine dérangée dans son lit et menaçant les rives, au givre du matin, aux écharpes entourant les cous et aux gants sur les mains, les yeux rivés sur les bas nuages masquant la lumière grandissante. Il se raccrochait en arrière à l’idée impossible d’une vie sans deuil, au souvenir d’un cheveux roux enroulé à une brosse, au souffle d’un parfum s’exhalant d’un livre au marque page arrêté, posé là, sans bouger, à l’agonie face à une histoire arrêtée au milieu dont il ne connaîtra jamais la fin.
Le monde s’acharnait à vouloir l’oublier et lui s’arc-boutait contre cette érosion, contre les vagues sur la plage effaçant nos marques. Tous les jours, ses pensées l’amenaient à ce bout de terre sous le marbre froid de sa dalle, peut­être y avait­-il quelques fleurs autours, des pâquerettes, un ou deux chardons. Peut-­être un oiseau y chantait­-il. Il l’espérait, il fallait que ce soit calme et gai, là-­bas.
Chaque instant forcait ses pieds à contre sens, s’y rendre voulait dire se rendre, abandonner la lutte, accepter qu’elle ne soit plus. Marcher sur l’herbe derrière l’église, dans ces carrés entourés d’un muret, en haut de la colline, c’était laisser libre son âme des pleurs qu’il retenait, se résigner à la peine, envisager l’existence autrement qu’accompagné d’absence.

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naissance d’un jour

25 février 2012
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A la lumière de l’ombre

J’ouvre les yeux sur le monde

Etonnée,

Emerveillée.

 


A l’ombre de la lumière,

Eblouie,

J’oublie les heures

 

Sombres


Les jours sans contraste

Les expositions longues



 

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extraits de silence

20 février 2012

 

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Du haut de son mur, elle balance les jambes et pose son souffle dans l’horizon. Le soleil est avalé peu à peu tandis que le ciel s’empourpre, des cris joyeux s’envolent à travers les jardins jusqu’au creux de son oreille. Elle est assise, elle regarde une orange à la bouche, ses pieds martèlent le ciment en un rythme paisible.

 * * *

Francis a besoin d’être dans un silence de mots. Il faudrait qu’ils cessent d’exister, de tourner dans sa tête, de se heurter aux murs de ses contraintes et de sa fuite en avant… Francis aimerait goûter au luxe du rien, que son esprit se vide et devienne ignorant des autres, du monde, de ce brouhaha persistant qui envahit jusqu’à ses rêves. Seulement voilà, tuer les mots, c’est impossible… Alors Francis écrit. Il tire chaque lettre et phrase hors de lui, patiemment vaillamment, Francis écrit des romans en fleuve d’encre et ainsi petit à petit le calme peut revenir. C’est un équilibre précaire, chaque jour doit comporter une phase d’écriture par laquelle le bruit s’installe sur ses pages et permet au vent du rien de jouer contre les parois de son cerveau.

 * * *

Les mots se refusent à elle. Le sens des choses, ce qu’elle aimerait dire. À la place, d’autres mots, ceux des autres, se suivent en un chemin sur lequel le elle avance à contre cœur. Un jour, elle aura la courage de briser son silence, de lever les pieds de ces marques imposées pour enfin être. Elle-même, enfin.

 * * *

Elle se réveille d’un long sommeil. Ses yeux interrogateurs ne questionnent plus, elle sait. Sophie repousse ses lourdes boucles blondes et avance loin du passé. Derrière elle, des draps de lavandes et des jours blancs. Devant elle, l’inconnu et c’est bien : Sophie sourie, enfin, et marche droit devant elle.

Ces paragraphes sont issus de ma contrainte quotidienne sur le blog du

Convoi des Glossolales. Je vous invite à y découvrir de talentueux auteurs.

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Lumière

6 janvier 2012
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Dans les vestiges de l’ombre, une étincelle s’agite. Franck est sur le toit, encore. Assis sur la crête, il observe la ville, une bière entre les doigts. Bientôt, l’aurore donnera naissance au jour, au songe d’un lendemain. En attendant il reste, sur le toit, dans le vent un peu froid qui balaye ses mèches claires. Dans l’entre-deux de promesses non tenues qui lui permettent de continuer, d’attendre, d’espérer.

Derrière lui, il ne sait plus et devant lui n’existe pas encore. Son immobilité ne pourra durer, il faudra décider, avancer, être. Ses yeux noirs scrutent sans savoir que chercher, il est calme, à force d’attendre il a failli oublier. Aujourd’hui il attend que son attente cesse, c’est une redondance dont le manège s’est mis en branle, doucement, de façon presque imperceptible. Ce fut un soupir puis une brise, et peut-être grandira-t-elle en ouragan.

Il n’est pas temps, pas tout de suite. La lumière se lève enfin, un premier rayon s’aventure sur sa peau. Il va redescendre, dormir un peu avant de se perdre dans la routine qui l’a si bien endormi jusque là.

Mais demain peut-être, ou le mois prochain, pas tout de suite mais bientôt, il saura là où la route doit le mener.