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Les maux des mots

3 février 2013

Parfois les mots ne peuvent… Leur donner existence.
Parfois, les mots ne peuvent : leur donner existence, c’est admettre le présent.
Parfois seul le silence peut nous permettre.
Quel joli mensonge, quel joli cauchemar…

Il y a des mots, parfois.
…leur permettre de s’accorder à l’air, connaître le timbre de leur sens insensé qu’on ne saurait accepter. Avancer. Continuer. Aller d’un battement de cœur au suivant. Obliger les secondes, les semaines, les ans. Une résonance en chair, un instant griffé à jamais, une âme dénudée de voiles.

Il y a des mots, parfois, que l’on tait. Accepter leur résonance c’est autoriser qu’ils soient. C’est se lancer dans une course de fou avec un volant sur auto pilote sur une route aux tournants verglacés, c’est arrêter de réfléchir, être infiltrée de failles en incertitudes et se nourrir de peut-être. Les mots parfois sont des murs devant lesquels tout s’arrête.

Alors vient le silence. L’effacement du cœur, de l’âme et des sens. Tant que d’autres mots n’existent pas, le reste peut être. Tant que rien n’oubliait ce lien à en saigner, je ne pouvais que continuer.

Se voir imposer des mots en maux et devoir ensuite se taire parce qu’on a juré : j’ai promis.

Liées de mots de deux mots j’ai promis sur un mal allant sur des maux. J’ai du faire le pari du silence.  A partir de là, ce qui est tû n’existait pas, le monde a continué ses tours sans que personne ne sache que l’axe était faussé : quel joli mensonge, quel joli cauchemar…

Avec des mots j’ai promis de taire des maux, et ensuite le silence, et ensuite l’absence de soi, l’absence d’échos devant l’à venir, arrêtée devant un ravin muet, je ne pouvais qu’attendre.

Parfois, tant que l’on ne dit rien, les miracles sont possibles.
Jusqu’au jour où l’on ouvre les yeux, enfin. Avoir huit ans, sous sa couette, là derrière l’ombre se cachaient les tragopans, Mélampus, les catoblépas et leurs regards fatals, les sirènes et leurs chants mél-odieux…

Quel joli mensonge, quel joli cauchemar…

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2 commentaires

  1. Quel joli texte…


  2. Merci Ceriserose :)



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