
Il faut du temps, la paix revient
30 juin 2009
Tes promenades cessent, à la place tu pars au village. Avec le train les distances se resserrent, cela prend la journée mais tu peux faire l’aller et retour et arriver à temps le soir.
Personne ne s’en rends compte.
Tu y va presque tous les jours. Tu restes devant sa tombe sans rien dire, sans penser. D’abords déchirée, révoltée. Et puis, le temps passant, le désespoir laisse place à une immense et lourde tristesse.
Il y a quelque chose d’étonnement reposant à entretenir une tombe. A arroser les plantes, enlever les feuilles mortes, s’assurer que la tombe reste belle. On pense au disparu tout en étant actif, en ayant l’impression de se rendre utile. Au fil du temps, les rencontres se créent autour des arrosoirs et des points d’eau. Ce sont les mêmes visages qui se croisent, chacun s’affairant lentement auprès de la pierre de son défunt.
Le cimetière de notre village est simple. Les dalles soigneusement alignées témoignent du passage du temps à mesure qu’elles reculent vers le fond. Là, la pierre blanche est tachée de grisaille et les croix sont souvent rouillées.
C’est là que vous vous reverrez. C’est là qu’enfin vous parviendrez à vous toucher, c’est un geste simple mais si difficile, son bras autour de tes épaules. Vous ne direz rien, le temps de vous recueillir, le temps de partager vos larmes.
Serrés l’un contre l’autre.
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