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Pour la tribu de Marie

17 février 2011

Dans le vertige de l’air qui frappe son visage, Valentine se tient fort au bastingage. La mer est noire, perlée de blanc, sombre et haute sous un ciel si bas que le bateau peine à passer. La mer est forte, furieuse, agitée. Valentine ferme les yeux, mains cripées, elle sent le sel de la mer se mêler au vent de la tempête et cacher les larmes qui coulent sur son visage. Ses cheveux longs et bruns sont emmêlés autour de son cou, sous sa capuche. Elle sourit d’extase comme à chaque fois qu’elle vogue au loin, lorsque les côtes s’éloignent, que la vie devient transparente et se mêle aux éléments. Elle sourit et elle pleure, son vertige est en elle, lié à une corniche et à des doigts qui glissent. Ici, au milieu de l’eau, les nuages ont chassé la lumière et elle a le droit d’être heureuse et triste à la fois, de jouir de sa vie en pleurant celle d’une autre, elle ne sent plus ses pieds glacés, ses mains blanches agrippées au bois, ses lèvres arrêtées sur un rire et ses yeux sur le vide si loin d’elle à Paris.

 

Ce texte est dédié à Marie. Je ne t’ai pas connue mais je vois sur les visages des tiens la tristesse de ton absence. Ce texte et ce vertige sont donc, en fait, dédiés à la tribu de Marie. 

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