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28 février 2013

Il aimait la regarder de dos. Habillée ou nue, il aimait suivre la lumière le long de sa colonne vertébrale, ou en deviner la cambrure. S’agripper à ses hanches et promener ses mains, imaginer des chemins sous sa robe assez tenue pour dessiner ses formes, assez ample pour rêver.

* * *

Elle aimerait que la notion de vertige s’efface, comme si l’on pouvait supprimer ce mot du dictionnaire, prétendre qu’il n’existe pas. Comme si le monde n’était constitué que d’ancres solides et immuables et que le changement n’y avait de place. Elle se penche, en avant, vers sa vie, et attend l’instant inévitable où le passé la retiendra. Il faudrait pouvoir tirer sur les cordes, distordre les liens, se défaire de ces pesants fantômes pour s’envoler, libre, enfin.
* * *
La peinture s’écaillait en larges pans, le bordeaux s’oubliant en brun tirant au gris sale de poussière. Les fuites se rappelaient aux mémoires grâce à leurs traces glissant le mur, et on devinait le jour par delà les fenêtres opaques de crasses. Des années de négligences avaient passées, les lieux s’étaient enfoncés dans la tristesse de l’oubli.

* * *

Il avançait à petits pas sur le trottoir, évitant avec soin les bacs de fleurs et autres obstacles. Le soleil peinait derrière les nuages. Ses rayons contrariés par le vent oubliaient la chaleur, dardant son dos de frissons en fin de jour.

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