Dis, et si ?
Et si nous quittions les sentiers embrumés par la nuit, dis, si nous franchissions les lignes à défaut de les faire bouger, prétendre que demain est possible, qu’hier était léger et inconséquent, dis, oublions les mots, les taux, les probabilités dont l’encre noire menace le vent… quelques pas de côté, ma main dans la tienne, en sourires en regards, en lumière matinale perçant les feuilles… Dis, et si, et si l’existence d’aujourd’hui n’était qu’un songe, un peu trop agité, incertain, un peu trop triste aussi, en vers de gris, en bleu trop pâle, inspirer, s’assoir, confronter, recommencer, dis, viens avec moi, dansons. Quelques pas de côtés, loin du sentier, dis-moi en silence, dis-moi oui, la vie, ce cri intérieur qui rugi, non, refus, dénis, entourés de murs, dis, et si, si je marchande avec la réalité, comment te sauver, que sacrifier. Et s’il n’y avait plus rien à dire, jusqu’où continuer à se battre, persévérer, serrer le mords et avancer, dis, et si je n’abandonnais pas, ce choix, toi, ralentir le temps, de l’ombre la lumière finira toujours par sortir, quelques soient les jours, arrêter de compter et être.
Dis, et si ?