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Fin de journée

3 avril 2019

La fatigue s’imprime le long de son cou, s’enroule autour de ses épaules et descend dans son dos. Ses muscles tirent, ses os crient. Elle attend l’heure, la fin du jour et le repos. Brûlants, ses yeux fixent l’écran, il faut aller jusqu’au bout, compiler des chiffres dans des cases, sortir et comparer des calculs et projections. Trop de temps sans bouger, crispée sur sa chaise, elle a peur de voir la nuit tomber sans avoir terminé.

Elle entend la pluie avant de la voir, une cascade de gouttes frappe les toits et gouttières avant de s’abattre sur eux, dehors. Rapidement les téléphones se rangent, les cigarettes s’éteignent. La cours boisée derrière l’immeuble se vide tandis qu’ils courent vers la porte afin de se mettre à l’abri. Elle les regarde du 4ème étage, son bureau jouxte une fenêtre, elle en apprécie la lumière et les rêveries potentielles, quand le temps existe autrement qu’en filant si vite à en cogner la date buttoir.

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fenêtre

19 novembre 2010

Un ciel gris bardé de plomb, des fenêtres qui se ternissent au fil des minutes. A mes pieds l’eau, qui coule entre les racines des arbres transits. Vendredi, fin de journée, les pas ralentissent dans les couloirs, les dos sont voûtés mais les yeux rieurs à l’approche du weekend. Du 7ème  j’entrevois au travers des branches transies de vents et d’hiver une file indienne de voiture le longs des quais,.

Les néons tremblotent, nos 4 doigts pianotent en rythme sur les claviers d’un son régulier que perce un sifflement de clim. Cette dernière est cassée et rappelle à nous le froid de l’extérieur. Nous sommes déjà en manteaux, gants aux mains et châles aux cous, assises un peu penchées, mais qui tapons, pianotons, réfléchissons.  L’heure tourne, nous la voyons du coin de l’œil, trop régulière, trop lente à l’approche du soir, mais trop rapide au regard des piles encore alignées sur le côté de note bureau.

Au loin devant moi, derrière les arbres, la Seine, les quais, à côté de grues et d’immeubles éclaboussés de tristesse, des guirlandes de lumières jaunes et rouges dansent allègrement sur la façade d’un restaurant. Pour m’y rendre il me faudrait badger, descendre, rebadger, affronter le vent et trouver un pont. Je m’imagine un endroit cordial et chaud, des gens heureux tenant dans leurs mains une boisson fumante.

Un jour, j’irai.