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sourire avant l’envol

10 février 2015

Par la fenêtre, un souhait voilant à peine le feu du jour naissant. Un vent en appel, une envie de pieds nus sur l’herbe fraîche et mouillée, de pas légers en danse vers l’insouciance et vers la mer mystérieuse et envoutante encombrant les rochers.

Dehors est là. Il suffit de tendre la main, de se lever et d’avancer. D’ouvrir les portes, de franchir la distance devant soi.

Ailleurs est à suivre où les yeux se portent, la raison l’emporte, le cœur s’envole.

Elle songe à Grain d’Aile… un sourire les yeux fermés, une inspiration aux odeurs de l ‘enfance.

Tout ira bien.

Les étourdissements sont loin, ses pieds sont ancrés, la suite est si incertaine et pourtant résonne en elle un mantra en anglais « trust the universe ». Les mains ouvertes, l’âme en résonnance, les sens en alerte, prête à tout mais pas à n’importe quoi, le deuil des impossibles assumé, elle s’élance avec précaution, elle s’abandonne par choix, elle ose et part affronter les flots, son embarcation préparée, ses vivres stockés, enveloppée d’un gilet de sauvetage, les yeux sur sa boussole et sur un brin de laine marquant la voile et témoin des bourrasques en approche, les yeux brûlés à guetter les risées, les mains résolues à tenir le bout, les doigts agiles venant à bouts des détails de l’accastillage, tout cela en une seconde, Grain d’Aile posée sur le gréement pour aider à la manœuvre, quel doux rêve, quelle belle parenthèse à faire soi, la mer et le vent et d’autres pas et d‘autres mains à côté d’elle, ne pas être seule à tendre vers la lumière, rejoindre un regard vers l’avant, ouvrir les yeux par delà la fenêtre et regarder l’ailleurs dehors en attente.

Une brise inaudible joue contre un battant de porte. Un soupir penche son corps. Aujourd’hui, le passé ne la retiendra pas. L’été résonne par delà le vent dans la fenêtre qui se faufile entre les voiles pour se perdre sur les murs. Les fleurs bruissent en murmures. Doucement.

Dans son cœur s’égrainent des notes sombres et lentes cherchant la lumière. Elle s’inquiète de leur résonance faisant jusqu’à vibrer son âme, et du silence ensuite conduisant jusqu’aux larmes. Dans ses yeux, des gouttes de pluies et l’espoir d’un vent soudain, qui grâce à ses bourrasques ramènerait le calme. Dans ses mains le vide des armes, de l’attente et du rien.

Il serait plus facile de rester la porte fermée, de décider de rester prostrée sur une existence simple et dénudée de sens. Vivre, réellement, intensément, c’est difficile. La vie est un long chemin vers soi. Certains se trouvent plus vite que d’autres, ils peuvent ainsi avancer vers nous et nous tendre la main dans notre progression balbutiante. Lentement, au fil des jours, des choix se font, des chemins se forment, jusqu’à ce qu’on soit prêt, jusqu’à ce qu’il soit temps.

Il est temps.

Demain sera un matin rouge en réveil serein. Demain sera fou et alignera des messages d’amour. Demain Belou saura, peut-être, ou décidera, en tout cas elle sera.

Il suffit qu’un regard bienveillant se porte sur nous et nous donne existence pour que tout prenne sens.  Pour que l’on ose ailleurs.

 

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